11 Octobre 2011
Borgia // Saison 1. Episode 1. Pilot
En avril dernier, Showtime emboitait le pas à Canal + en dégotant son The Borgias (dont Canal + a acheté les droits pour être sûr d'éviter toute concurrence de la série en France). C'est donc hier que Canal + lançait ce qui semble être un des évènements de l'année série en France (il faut dire qu'on a pas grand chose comme évènements de toute façon). La réussite est là, bien que certains dialogues m'ont moins pris au coeur que la version Showtime. Mais je vais tenter d'éviter les comparaisons car même si elles peuvent avoir lieu d'être, finalement les deux séries débutent de façon très différente. Showtime misait sur le sexe, Canal + ce sera sur la violence. Et justement, cette violence est omniprésente derrière les visages des jeunes fils Borgia. On pourrait dire aussi que cette série prend son temps pour placer l'histoire de la mort du pape (qui n'est pas encore effective dans ce premier épisode). Ce n'est pas un reproche car on peut donc se permettre de présenter au mieux la famille, sans tout l'attirail de Rodrigo Borgia une fois pape qui pourrait voler la vedette aux autres.
L’accession au pouvoir du cardinal catalan Rodrigue Borgia et de son clan, qui s’efforcèrent d’instaurer une dynastie pour exercer leur domination sur le monde. Bien qu’étant un homme de foi, Rodrigue était aussi esclave des plaisirs charnels. Il devait non seulement déjouer les complots et les conspirations de ses collègues cardinaux et des représentants des grands pouvoirs, mais aussi mener une lutte pour contenir les rivalités qui menaçaient de déchirer sa famille.
La volonté de la famille Borgia est clairement d'asseoir son pouvoir sur le monde et quoi de mieux à l'époque que de devenir pape (aujourd'hui il faudrait être président des Etats-Unis pour vraiment avoir du pouvoir). Canal + a mis les moyens en dur puisque les décors sont splendides. Tout du moins les extérieurs qui sont beaux et reprennent à la perfection ce que j'attendais de cette série. Alors forcément Borgia reprend pas mal de choses que l'on aurait déjà potentiellement vu dans Rome par exemple, mais je ne suis pas contre. Cette série se donne vraiment les moyens de réussir, notamment en la personne de John Doman qui incarne ici un Rodrigo Borgia à la fois charismatique, pervers mais aussi très violent au fond de lui (derrière ce regard se cache tellement de choses). On parle toujours de la religion comme une foi incandescente, et le moins que l'on puisse dire c'est que la flamme est bel et bien là, mais pas forcément où il faut.
La série n'a pas peur de choqué, rien que Lucrèce qui se fait déflorée et qui croit qu'elle meurt quand elle perd son hymen c'était très drôle. Mais ce n'est pas tout, car derrière le sexe il y a une histoire qui est tournée à la dérision (notamment Rodrigo quand il dit qu'il n'a aimé que deux femmes dans sa vie). Contrairement à Maison Close où l'on employait le sexe d'une manière assez mal réalisée (tous ces flous radiaux me donnaient mal au crâne), ici c'est pas si mal filmé que ça. Ensuite il y a la violence, qui est tellement bien mise en scène qu'on pourrait presque se croire dans Orange Mécanique (et la gratuité de la violence, notamment le mari qui tue sa femme a coup de morceau de bois). Au final, ce premier épisode est bon, bien écrit, bien filmé, bien interprété. Une bonne série historique franco-allemande.
Note : 7/10. En bref, un bon (voire très bon) pilote. Canal + livre sûrement l'une de ses plus belles fictions.
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